Le projet

Le théâtre Jean Vilar ouvre ses portes à toutes les cultures. Ici se partage un plaisir à la portée de chacun : il suffit de dresser l’oreille aux musiques des cinq continents, de puiser aussi bien dans le vivier des cultures d’origine que dans celui des cultures urbaines, de porter une attention aux cultures minorisées et de faire entendre l’occitan, le catalan, le basque, l’arabe, le wolof, le mandarin ...

Si le théâtre Jean Vilar apprécie les identités culturelles d’où qu’elles viennent, il affectionne aussi ceux qui s’arrachent à toute appartenance et réussissent la prouesse d’être uniques. Il aime l’étrange autant que l’étranger, cultive une prédilection pour les artistes excentriques, les gens différents, l’art brut et inclusif, les artistes inconnus. Il invite à faire le plein d’altérité et à partager un brin d’élitisme, selon la fameuse formule d’Antoine Vitez : « l’élitaire pour tous ». Telle est la recette de ses « prises de risque », de son pacte de confiance avec les spectateurs.

Le théâtre Jean Vilar mise beaucoup sur les artistes qui nous parlent de nos vies. S’il ne renonce pas à programmer des œuvres du répertoire, il recherche principalement néanmoins des spectacles qui se font l’écho des questionnements de tout un chacun ou s’inspirent de la poésie qui flotte en ce monde. Et comme l’actualité est bouleversante et chaotique : on est bouleversé et chahuté. Notre programmation permet certes l’émotion, mais elle offre aussi un espace où les idées s’entrechoquent.

Le soutien à la création au Théâtre Jean Vilar s’appuie en premier lieu sur des  résidences artistiques. Ces chantiers de fabrication de spectacles peuvent se dérouler sur les plateaux (grande scène et petite scène) ou hors les murs, dans l’espace public ou des lieux non dédiés. Les équipes techniques et administratives apportent leurs compétences et leurs savoir-faire qui représentent une ingénierie parfois sophistiquée, mais ce sont surtout leur disponibilité et leur savoir-être qui font l’excellente réputation d’accueil du théâtre.

Le soutien aux artistes prend aussi la forme d’apports financiers à la production, dites coproductions, en partenariat avec d’autres théâtres et structures culturelles partenaires.

Le sens de ce travail et son importance se mesurent en rayonnement artistique, lorsque les œuvres des artistes locaux s’exportent et inscrivent Montpellier sur la carte des tournées nationales et internationales. Doté d’une Ecole nationale supérieure (ENSAD), d’un Conservatoire à rayonnement régional, d’une université très active dans les domaines du spectacle, de plusieurs écoles associatives et cours privés de très bon niveau, notre territoire donne vie à de nombreuses compagnies. Nous nous devons de prendre une large part à cette vitalité artistique de Montpellier et de sa région.

Rendez-vous incontournables du théâtre Jean Vilar, les créations partagées sont un symbole fort ! Elles ont pour objet la création d’une œuvre en commun : artistes professionnels et habitants réunis pour un même rendez-vous avec les publics. Dans un rapport de réciprocité, se nourrissant les uns des autres, ils s’interrogent et trouvent des réponses à des problématiques artistiques. Participer à une création partagée, c’est faire entendre sa voix ; ce mouvement énergique d’épanouissement invite à l’émergence d’une expression émancipée et hautement émancipatrice. Sources d’apprentissage et de lien social, les créations partagées contribuent à valoriser le quartier de la Mosson, dans une démarche de mixité générationnelle et sociale.

Au fil des saisons, s’est tissé un lien fort entre certains participants de ces expérimentations et le Théâtre. La création d’un groupe d’ « ambassadeurs » s’est appuyée sur cette dynamique, sans bien sûr se fermer à d’autres habitants et acteurs du quartier. Il s’agit d’inviter ces spectateurs acteurs particulièrement motivés à se faire les relais de notre programmation et de nos projets : auprès de leurs voisins, sur leur lieu de travail ou de loisir, sur leurs lieux de vie.

Participer à un projet et monter sur scène n’est cependant pas donné à tout le monde ; pour les plus timides, des ateliers de théâtre hebdomadaires sont proposés, sans autre ambition que le plaisir de pratiquer et d’expérimenter l’art dramatique : plaisir de s’exprimer, d’apprendre quelques techniques, de se retrouver dans un collectif et de prendre du temps pour soi, sans poursuivre l’objectif de finaliser un spectacle.

Les associations et structures du quartier sont des partenaires et des relais précieux pour le théâtre. Et il est un projet dont l’essence même est partenariale : celui de La Petite Scène. Sa programmation met en avant les projets des associations tout au long de la saison, en offrant un espace rassembleur et intimiste à la fois, où chacun peut se retrouver comme chez soi. Par leurs spécificités et leur originalité, ces projets fédérateurs, soutenus par toute l’équipe du théâtre, permettent la découverte, la rencontre et la mixité des publics.

Dans les interstices de sa programmation, le projet de la Petite scène accueille également des formations, des ateliers, des tables rondes ou encore des stages. La Petite scène est, enfin, dotée de ses propres créations partagées, avec les fresques de l’opération « Jardin intérieur » qui propose de trouer un mur du bar du théâtre, pour en faire, au rythme de projets artistiques participatifs, une fenêtre ouverte sur le quartier.

Le Théâtre élabore des Parcours de spectateurs à destination des enfants et des adultes. Dans les deux cas, l’équipe du théâtre accompagne des personnes dans les choix de spectacles, organise des visites du théâtre, des rencontre avec les artistes, produit des dossiers pédagogiques... Inspirée d’un dispositif éducatif, l’idée est de ne pas concevoir la sortie au théâtre sous le signe de la consommation occasionnelle, de l’inscrire dans un parcours personnel, qui permet non seulement d’aborder le spectacle dans un contexte culturel (sujets abordés, esthétiques auxquelles il se réfère, connaissances liées à la compréhension du spectacle), mais aussi de ne pas s’en tenir à une occasion isolée, puisque chaque parcours comprend au moins trois spectacles.

Le Théâtre est doté d’un service éducatif labellisé par le Ministère de la culture et l’Education nationale. Outre les parcours de spectateurs, de nombreux ateliers de pratique artistique à l’école, au collège et au lycée sont réunis dans la démarche fédératrice de La Cour des arts, rendez-vous printanier de la création en milieu éducatif ou de loisir.  Le Théâtre Jean Vilar participe aussi à la formation des enseignants et des artistes intervenants, par des stages dont les bénéfices se mesurent dans les classes, où la culture du spectacle se transmet aux élèves durablement.

Au-delà du milieu scolaire, l’accent est mis sur la pratique amateur des enfants et des adolescents, et également sur une relation forte avec l’Université et les établissements d’enseignement artistique.